La forge

[ Présentation du lieu ]

Situé un petit peu à l'écart des autres commerces (pour éviter une éventuelle propagation du feu et bénéficier du détournement d'un petit ruisseau), la forge est une sorte de hangar fermé sur 3 côté et ouvert sur la rue. C'est l'un des seul bâtiment du village à être construit majoritairement avec de la pierre. Le feu y brûle jour et nuit, mais étrangement il n'y règne pas une chaleur trop étouffante. Aux murs sont accrochés de nombreux instruments, masses, tenailles...L'enclume trône au milieu de la forge, entourée de rares tables sur lesquelles reposent des boîtes de clous, des billes de fer, des accessoires pour sabres... Près de l'entrée, des anneaux sont à votre disposition pour y attacher vos chevaux ou vos boeufs, ainsi qu'un petit abreuvoir.

Accolée au bâtiment de la forge, une petite habitation avec un étage (qui sert de réserve de bois et de matériel) et un tout petit jardinet.

Le forgeron vous acceuille du lever au coucher du soleil, et répare tout vos objets métalliques, du chaudron aux outils agricoles. Il peut également ferrer vos chevaux et effectuer de petites réparations sur vos armes.

Par une belle matinée ensoleillée, le seigneur noir était de nouveau sortit de sa lugubre forteresse. Lugubre ? En fait c’était là l’impression qu’elle donnait depuis l’extérieur, mais l’intérieur était digne des palais des clans tengu et kitsune. Mais ne nous attardons point aux détails de la décoration intérieur de l’antre du yokai et revenons à l’essentiel. Yamigumo avait donc délaissé sa forteresse pour se rendre du côté Tengu du pays.

Tengu ? Vous pensiez que ce côté ci du pays était farouchement gardé et contrôlé ? Certes, nombreuses étaient les patrouilles gardant la frontière et filtrant les entrées, mais il n’était pas impossible d’entrer sur leur territoire. Et puis, que représentait le massacre de quelques samurais d’opérettes pour un akuma comme lui ? Bon, d’accord, cela faisait désordre. Laissez ainsi les cadavres à la vue de tous, non il fallait faire quelque chose… Le yokai fit mine de réfléchir quelques instants avant de finalement entasser les corps en un tas. Il y aurait volontiers mit le feu, mais n’avait rien pour faire cela. Donc il se dit que les bêtes sauvages ou d’autres yokais s’en chargeraient. Et c’est d’un pas détendu, presque guilleret qu’il continua sa route vers le fief ennemi.

Bon, il dut rapidement changer d’apparence, car la population du pays était loin d’être aussi désertique que de l’autre côté. Il opta pour l’apparence d’un enfant âgé d’un peu plus d’une dizaine d’années. Trop jeune pour que les ronins et autres samurai ne fassent vraiment attention à lui, malgré l’odeur de sang et de mort qui restait collée à lui. Il portait un kaiken fort ancien caché dans sa manche et souhaitait le faire restaurer. Se disant qu’il n’y avait plus de forgeron capable du côté ouest, il s’était donc permit cette petite excursion.

Ce fut donc un étrange enfant aux pieds nus, aux longs cheveux noirs traînant au sol et vêtu d’un kimono d’apparence onéreuse qui arriva devant la petite forge de l’inugami. Comme il l’espérait, il n’avait pas trop attiré l’attention de la masse humaine grouillant dans cette ville et entra sans hésiter dans la modeste échoppe.

« Ohayoo gozaimasu. »

lança –t-il poliment tout en exécutant une petite courbette. Il ne fallait jamais oublier de se montrer poli.

(mais noooooon je suis pas morte!! Désolée pour ce retard TT)


Le feu de la forge grondait sans discontinuer depuis le lever du jour.

Nullement gêné par la chaleur qui régnait dans le bâtiment, Kazue vaquait à ses occupations avec sa minutie habituelle. Avec le retour des beaux jours, nombreux étaient les paysans qui lui apportait leurs outils à réparer, aussi le travail ne manquait il pas. Il y avait aussi les samourais qui venaient faire referrer leurs chevaux, ou affuter leurs sabres...

Mais Kazue ne se plaignait pas de la charge de travail. Grâce à cela, il pouvait assurer un bon confort à sa mère, et cela lui importait plus que tout. Et puis, si il leur restait assez d'argent après les dépenses courantes pour la forge et la maison, peut-être lui préparerait-elle un de ses fabuleux repas dont elle avait le secret....

Il secoua la tête. Ce n'était vraiment pas le moment de penser à la nourriture, il devait se concentrer sur ses commandes.

Il allait s'attaquer au quatrième ratelier d'outils à réparer, lorsqu'une petite voix l'interrompit dans son élan, le faisant se retourner vers l'entrée de la boutique.

"Irashaimasen!"

Son visage se fendit d'un sourire amical lorsqu'il aperçu l'enfant. C'était rare d'en voir à la boutique, ou alors ils accompagnaient leur père pour venir chercher les commandes.

"Qu'est ce que je peux faire pour toi?" demanda-t-il en s'approchant de lui.

Il fronça légèrement les sourcils lorsque l'odeur qui émanait du gamin arriva à ses narines. Il puait la charogne. D'où pouvait-il bien sortir pour sentir comme ça?!
Il décida cependant d'en passer outre. Après tout, un client, même puant (du moins pour son flair de chien), restait un client, et il fallait l'honorer comme un autre.

Yamigumo, version humain miniature, avança plus avant dans l’échoppe. Il leva les yeux vers l’inugami et lui rendit son sourire. Il sortit alors le kaiken de la manche de son kimono et le tendit au forgeron. Il ne fit pas attention aux traces de sang qui c’étaient incrustés sous ses ongles. La lame était fort abîmée, le fil avait pris quelques coups et par endroit quelques traces de rouille se faisait voir. Le fourreau en ivoire sculpté, lui, était en bon état bien que tâché par endroit. C’était un bel objet malgré l’état dans lequel il se trouvait.

« Pourriez vous me le restaurer ? Il est ancien et très abîmé, mais c’est un lègue qui est précieux pour mon maître. Il lui vient d’un parent et le prix n’est pas un problème pour lui. »

Une fois que le brave toutou eu prit l’arme, le petit yamigumo alla s’asseoir sur le premier plan de travail qu’il trouva à sa hauteur et où il ne gênerait pas l’artisan. Une fois installé et balançant ses pieds dans le vide, il attendit son verdict. Il empoigna ses cheveux traînant et les enroula de façon à ce qu’ils ne le gêne pas non plus. Il se mit à chantonner l'air d'une vieille comptine enfantine, une comptine dont la transmission orale se perdait un peu plus chaque jour.

« J’aimerai aussi savoir combien de temps il vous faudrait pour accomplir cette commande. Mon maître aimerait le récupérer le plus tôt possible. »

Il jouait les enfants bien sages et obéissant, envoyé par un prétendu maître. Cela allait il prendre ? Après tout l’inugami n’était pas plus méfiant que cela…

[désolé pour le temps de réponse et la longueur du poste ^^"]

(c'est pas moi qui vait t'en vouloir vu le temps que j'ai mis à répondre aussi >> )

Kazue prit l'arme entre ses mains, et la sorti de son fourreau, l'examinant soigneusement. Ancienne, aucuns doutes là dessus, mais d'excellente qualité, ce qui avait permis de limiter les dégâts. Mais la restaurer entièrement, ainsi que le fourreau, risquait d'être une tâche ardue.

Il soupira d'un air pensif.

"Hum...Je peux tenter une restauration, mais pour être sûr de fournir quelque chose de qualité égale à celle d'origine, cela risque d'être long...Je ne peux pas déterminer le prix tout de suite, il faut que j'évalue plus en détail le travail à effectuer dessus"

Il retourna encore les objets entre ses doigts, surveillant le gamin du coin de l'oeil. Manquerait plus qu'il se blesse avec tout ce qui traînait dans la forge...même si d'une certaine façon, quelque chose lui disait que ce gosse n'était pas comme ceux qui traînaient parfois devant la forge. Sans compter cette odeur effroyable, il émanait de lui quelque chose d'étrange, comme si il était plus vieux que ce qu'il en avait l'air.

"Le fourreau sera certainement le premier à être prêt, d'ici une à deux semaines, il n'est pas si abîmé que ça. Le kaiken en revanche, je dirais au moins 2-3 mois. Je ne peux pas faire moins, sinon ça serait bâclé. Ton maître saura-t-il attendre jusque là?"

[pas grave, du moment que tu réponds un jour XD]

Et le voilà qui jouait avec ses cheveux entre ses doigts, comme un enfant l’aurait fait avec une petite corde ou encore un élastique. Il releva le nez en entendant l’inugami.

« Ne vous inquiétez pas, mon maître dispose de temps et d’argent. L’arme ne lui est pas d’une grande utilité, mais reste chère à son cœur apparemment. »

Il sauta à bas du plan de travail, renversant quelques outils par la même occasion. Confus, il s’accroupi aussitôt afin de ranger le matériel dérangé. Une fois la tâche effectué, il se redressa et adressa un sourire éclatant au forgeron, tel un petit garçon content de s’être aquité de sa tâche avec brio.

« Je vais rester en ville quelques jours, je repasserai avant de rentrer auprès de mon maître afin de connaître les avancées de la restauration. Je reviendrai plus tard, dans un mois environ. Cela vous convient il ? »

Il s’avança vers le chien et s’inclina poliment, avant de se diriger vers la sortie. Il s’arrêta en route et se retourna. Il revint en trottinant vers le commerçant.

« J’allais oublier de vous donner une avance. A combien en estimez vous le montant ? »

Il sortit une petite bourse de la manche de son kimono et l’ouvrit en faisant rouler dans sa main quelques pépites d’or et piécettes du même métal.