Kitoku no Sakebi
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 Histoire d'agneaux nés avec des crocs et de loups aux dents acérées

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Ryuuketsu
[Admin] Humain - Rônin
Ryuuketsu


Messages : 79
Date d'inscription : 15/01/2008

Histoire d'agneaux nés avec des crocs et de loups aux dents acérées Empty
MessageSujet: Histoire d'agneaux nés avec des crocs et de loups aux dents acérées   Histoire d'agneaux nés avec des crocs et de loups aux dents acérées Icon_minitimeMar 15 Jan - 23:48

Toute cette poussière soulevée par leurs pas… Le soleil n’est pas très haut dans le ciel et pourtant, la chaleur est déjà étouffante. C’est toujours ainsi dans cette partie du pays de Nihon.
La princesse Akatsuki ferme les yeux dans la semi-obscurité du palanquin. Le léger tangage dû au rythme des porteurs, elle l’a déjà oublié. De toute manière, son esprit est loin, bien loin de ce pays qu’elle a apprit à exécrer. Fatalité. Ce mot lui donnerait presque la nausée… Elle repense aux quelques notions d’histoire qu’on lui a inculqué.

Il était une fois un pays fertile dont les habitants étaient aimés des Dieux. La terre de Nihon était comme la plus belle des femmes aux flancs fertiles. On aurait put croire que cette femme avait accouché de deux jumeaux avec les deux clans qui peuplaient le pays. Bonne et juste mère, elle leur accordait à chacun un de ses seins. Aucun des clans ne connut de grandes famines ou de disettes qui soient restées dans les annales.

Le cri rauque d’un oiseau dans le ciel. Une corneille. Les corbeaux.. Au départ il y eu un Mononoke de cette race sur une partie de ces terres. Ses descendants portent son nom. Le clan Tengu. Leur territoire, c’est tout l’Est de ce pays.

Akatsuki soupire, inconsciemment son doigt entortille une mèche de ses longs cheveux. On les a parfumés, l’odeur soulève son estomac. Ou bien peut-être est-ce la peur ? Elle aimerait sentir les rayons du soleil sur elle, tout plutôt que l’atmosphère confinée du palanquin. Enfant, elle adorait se mirer dans l’eau de la fontaine lorsque la lumière diurne jouait sur ses cheveux tressés. Elle leur donnait des reflets roux….

Ouest, un autre Mononoke. Un Kitsune, lui aussi laissa son nom à ses enfants. Akatsuki est sa descendante directe.
Les deux clans vécurent donc plusieurs centaines d’années chacun de leur côté du pays. On tolérait la présence de l’un et de l’autre. Parfois on célébrait des mariages, des alliances…

Mais le Destin décide parfois de nouer les liens de la haine en une terrifiante toile d’araignée, les plongeant tous dans le même tourbillon de rancœur et de colère…

Yamigumo.

On ne sait précisément quand il apparut. La seule chose dont on soit certain à son sujet est qu’il n’est pas humain. Non, c’est un Yokai araignée et ses serviteurs sont d’affreux hommes grenouilles.
Yamigumo ressemblerait presque à un bel homme, mais l’odeur de cadavre qui l'enveloppe montre toute sa cruauté. Il ne peut inspirer que peur et dégoût. Terrible démon, pourquoi avoir choisi l’Ouest ? Pourquoi avoir choisi le clan Kitsune ? La terre était accueillante des deux côtés mais tu choisis celui là… Une guerre horrible éclata pour te chasser, Yamigumo, mais on ne put te repousser…

Le Yokai araignée construisit sa forteresse et annexa tout le Nihon de l’Ouest. Terreur et désolation. Famine, désespoir… Réduire presque à néant les chances de survie du clan était une de ses joies. L’horrible chose réclama alors un tribut en échange de sa clémence : tous les six mois lui serait livré une vierge, puis au prochain sacrifice, un enfant. Leur destin ?

On raconte que si la forteresse de Yamigumo est détestable et abjecte, le lac qui l’entoure est d’une beauté à couper le souffle. Une grande étendue d’azur dans laquelle nagent les nénuphars aux fleurs épanouies. La nuit, les lucioles dansent autour dans un ballet presque mélancolique.

Les nénuphars sont nombreux, chacun d’entre eux représente l’âme d’une des jeunes vierges qui, après avoir servi d’amusement au seigneur des lieux, est tuée. Quant aux enfants, ce sont les lucioles. Les enfants, Yamigumo les mange. Leur chair tendre et délicate lui apporte la jeunesse éternelle. C’est ainsi que l’on détruit l’innocence…

Brusquement, le palanquin s’arrête. Akatsuki aimerait bondir à l’extérieur telle une biche et s’enfuir loin. Si loin. Aujourd’hui elle doit rejoindre le Yokai. Il l’a réclamée. Elle sera tuée. Un bruit la fait soudain tressaillir. Celui de sabres que l’on sort du fourreau. Elle entend le capitaine de ses gardes donner des ordres pour attaquer.

C’est vrai. Ils sont près de la frontière séparant les deux régions. Les Kitsunes ont souvent essayés d’attaquer les Tengus pour leur voler de la nourriture ou même les expatrier. Depuis ils sont assez mal vu. Dans la demeure de son père, des rumeurs couraient comme quoi ils auraient engagés de terribles guerriers étrangers.

Brusquement, un bras déchira le voile masquant la porte de la litière. Akatsuki se retient de hurler. Une main presque aussi grosse que sa tête la saisit au poignet et la tire à l’extérieur. La lumière l’aveugle. Tout d’abord elle ne distingue devant elle qu’une imposante silhouette ténébreuse. L’odeur du sang l’entoure, l’enveloppe. Puis, la jeune femme comprend que son ravisseur est un humain. Son sabre a une étrange lame rouge. Elle voit le cadavre des gardes, non, la lame n’est pas rouge, elle est souillée. Une brusque lassitude s’empare d’elle. Elle repense aux rumeurs, celle d’un homme encore plus impitoyable qu’un démon. Un guerrier tuant et massacrant selon son bon plaisir, parfois même des femmes et des enfants. Akatsuki sait qu’elle ne sera pas tuée, pas tout de suite. Elle peut lire la lueur de convoitise dans les yeux sombres et sauvages. Jiao-Long, c’est ainsi qu’il s’appelle mais elle ne le saura que plus tard.

A maudire sa destinée, Akatsuki en eut une peut-être pire : celle de vivre après l’humiliation.

Il ne la renvoya chez elle qu’après que le ventre de la jeune femme ai commencé à s’arrondir. Il lui ordonna d’élever son fils, le fils de l’homme qui était tel un dragon. Et lui, par pur envie de sang, il décida d’aller se battre contre Yamigumo.

Yamigumo qui l’attendait dans son ténébreux palais, cet humain insolent lui ayant volé sa mariée. Ils se battirent, Jiao-Long perdit mais le Yokai fut gravement blessé. Bon nombres d’enfants devraient mourir pour qu’il retrouve sa splendeur d’antan.

Akatsuki n’a que faire de ces histoires, de ces bruits qui courent. Elle nourrit son enfant, son enfant sans nom. Dans la pièce d’à côté, son père discute avec plusieurs dignitaires. Elle ne comprend pas ce qui se passe, elle ne comprend pas pourquoi on lui enlève son fils…

Les chefs du clan Kitsune connaissent la force qui coule déjà dans les veines du nourrisson. Ils savent que son père a presque réussi à tuer un démon. Le démon qui les tient tous sous son joug. Mais Jiao-Long était lui-même un mauvais homme… alors on décide à force de magie d’extraire de l’enfant sa force et son innocence. Le rituel commence. Un bébé, un bébé puis un autre. L’un hurle et vagit, l’autre reste calme, c’est un bon petit.
Brusquement, un prêtre s’écroule. Il a un poignard planté dans le dos. Akatsuki est derrière lui. Les larmes tracent de fins sillons sur ses joues. Elle veut son enfant, son tout petit. Est-elle devenue folle ? On recule. Elle prend l’enfant, le véritable, dans ses bras et le berce. Il se calme et s’endort, rassuré. Et, d’un pas calme, la femme part. Elle laisse l’autre bébé, elle sait qu’on ne lui fera rien, qu’en lui reposent tous les espoirs. Mais non, jamais ils ne tueront l’autre !

Dans les semaines qui suivirent, une femme demanda asile dans un des temples du clan Tengu. Elle tenait serré contre sa poitrine un nourrisson. On l’hébergea et elle raconta son histoire. Les moines acceptèrent de la garder auprès d’eux et s’occupèrent de l’éducation de l’enfant. On le nomma Ryuuketsu : effusion de sang, en mémoire de son père.

Et pendant ce temps, Yamigumo le moribond guette l’heure de sa revanche, tuer les fils de celui qui a causé sa déchéance…
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